Lors d’une conversation avec une collègue coach intuitive elle me confia que parfois, la personne en face d’elle était dans un tel déni de reconnaître ses souffrances qu’elle ne savait pas comment l’aider. Elle avait l’impression d’être avec elle sur un radeau au milieu de l’océan et de se demander si on allait réussir à retrouver la terre ferme.
J’ai vécu aussi ces situations où on a épuisé toutes les cartouches qui servaient à éclairer un coin de conscience et que, malgré cela, aucune piste ne se dessine et on semble être « perdu au milieu de l’océan », comme elle dit.
– Bonjour, je viens vous voir parce qu’il faut que ma vie change.
– D’accord, quel est votre problème aujourd’hui?
– Ben j’ai pas de problème moi, c’est tout le reste autour de moi qui ne va pas (mon mari, mon travail, mes amants, mes enfants, ma mère…).
Là, je vous le dis, c’est l’océan immense, et vous vous demandez quand est-ce que vous allez revoir la Terre… Parce que quand, en tant qu’accompagnant, on est conscient de la responsabilité de chaque individu, on ne peut plus rentrer dans le jeu de la complainte, de la complaisance avec la souffrance de l’autre, de l’accusation des autres qui sert à se soulager sans se responsabiliser.
En faisant ce choix, nous avons du accepter de ne plus être des sauveurs, de ne plus nous positionner ainsi. C’est un travail de conscience quotidien, en accompagnement, au travail, en famille, partout… Nous pouvons informer, répondre à des questionnements, éclairer des coins d’ombre que vous voulez voir, mais nous ne pouvons pas répondre à des questions non formulées.
Nous ne sommes pas des sauveurs. Nous, astrologues, voyants ne pouvons forcer quelqu’un à voir, comprendre, faire des choses qui l’amèneront à être plus heureux. Accepter de voir, essayer de comprendre et accepter de faire une autre expérience est la responsabilité de chacun. Si on prend la main à votre place, on vous amène à coup sûr dans un endroit que vous ne pourrez pas gérer seuls. J’ai souvent en consultation des personnes qui me demandent de parler tout seul dans mon coin à partir de leur thème. J’aborde quelques thèmes généraux comme le chemin de vie, mais je refuse d’entrer dans les points de tension et de blocage forts qui pourraient ouvrir une boîte remplie d’émotions contenues depuis longtemps. Il n’est pas juste de décider à votre place ce que vous avez envie de voir, comprendre et faire pour changer. C’est une effraction.
S’il n’y a pas de question, il n’y a pas de réponse. Il m’est même arrivé quelquefois d’arrêter une consultation parce qu’il n’y avait pas de question. L’absence de questionnement, c’est ça « l’océan ». L’image était tellement bien choisie qu’elle m’a fait penser à une solution sur le même thème. Je pense que dans ces moments là, il est juste de ne plus rien faire et d’attendre que l’autre donne un premier coup de rame pour avancer.
Gloups… Quelque fois, ça fait des longs blancs en consultation. Cela peut me culpabiliser parce que je me dis que si la personne vient me voir, c’est pour que je l’aide, donc je devrais faire quelque chose. Mais en fait, il est des situations où l’on ne peut rien faire. Ou il est juste d’accepter son impuissance.
Alors quelque fois, le silence fait réfléchir. On reprend la main sur son chemin et cette pause où on a du tourner dans sa tête un peu en rond en envisageant qu’aucune solution ne nous viendrait de l’extérieur, insuffle une inspiration vers une ouverture de conscience qui débloque la situation.

On a une vraie question !
C’est à chacun de nous de décider en nous-mêmes ce que nous voulons faire de notre vie, la direction que l’on veut prendre. Les voyants et les astrologues ne sont pas des sauveurs. Des messagers sans doute, mais pas des sauveurs.
Chacun de nous est son propre sauveur.
Exercez votre discernement. Ne prenez pas ce qui est écrit comme parole d'évangile. Interrogez votre ressenti à propos de ce que vous lisez.
23 commentaires
Bonjour,
Je me souviens de ce comte en M’béti entendu au coin du feu dans la forêt primaire de la Cuvette Ouest du Congo BZV en 1996, en immersion dans cette réalité professionnelle sans voiture ou les forêts sont des cathédrales d’oxygène totalement inconnues sous nos latitudes. Ces 3 jeunes hommes tombant séparément amoureux d’une même femme au marché et recevant respectivement de cette dernière : un miroir d’alerte à distance, un tapis volant et un élixir de guérison.
Le récit est fait pour durer, se savourer et se dérouler avec suspens pendant que le feu crépite, mais ces 3 hommes avaient sauvé la même femme tombée dans le coma en faisant équipe : chacun utilisant son pouvoir et il s’agissait de savoir qui épouserait la belle inconnue. La question restait ouverte et le débat demeurait animé mais je crois en fin de compte que c’est la victime elle-même qui était à l’origine du dispositif. Les 3 hommes avaient participé à la guérison et chacun pouvait s’en attribuer un mérite, mais en définitive la fille s’était sauvée elle-même.
A moins que ce soit la Vie. Vous avez remarqué ? Elle procède de cette manière. Elle inspire, fournit à chacun ses outils et chacun participe en s’attribuant un mérite, un pouvoir…ou se contente de sourire.
On peut encore aller plus loin. Notre planète est malade et les conditions d’une prise de conscience sont réunies. Mais pourquoi diable avait elle mémorisée toute cette énergie solaire (charbon, pétrole) au lieu de la recycler comme d’habitude ?
PS : la décomposition de la matière organique en milieu anaérobie peut être considéré comme une anomalie du cycle naturel
Bonjour ,
Devant une personne , à partir de sa carte du ciel , vous énoncez un état des lieux , vous avancez un diagnostique et vous proposez des conseils voir des solutions .
La personne en face ne se reconnaît pas dans l’état des lieux , conteste le diagnostique et discute les conseils et les solutions .
Qui a raison , qui a tort ? Qui est dans le vrai , qui est dans le faux ?
Stéphane,
Votre question est importante, j’y répondrais par un article.
Merci de vos questionnements.
PS: conte et non comte
Je comprends tout à fait votre ressenti, l’ayant moi-même vécu en tant que praticienne et astrologue. Il est important que les gens sachent que l’Astrologie n’est pas un jeu de devinettes. Comme si, nous les astrologues devions encore prouver à notre époque, que cet art n’est pas du charlatanisme. J’ai eu ce cas, c’est pourquoi je le précise. L’astrologue aura à accepter que l’autre ne puisse entendre ou comprendre, et lui laisser le temps d »intégrer les informations. C’est pourquoi, plusieurs séances sont conseillées en ce qui me concerne. La personne a besoin de temps pour intégrer les informations, pour échanger et les questions viennent souvent après la 1ère consultation. Cela lui permet d’entrer en douceur et en profondeur dans son thème, pour connecter ses planètes et à son rythme. Ce n’est jamais facile de lâcher un rôle de victime, c’est parfois si sécurisant pour la personne. Accompagner, c’est aider la personne à sortir de ses schémas répétitifs, en acceptant qu’elle en a encore besoin et qu’elle prenne le temps qui lui est nécessaire. Pour moi l’Astrologie est une thérapie avant tout, même si je remarque des résultats concrets avec les transits. Le libre arbitre nous permet de récupérer notre énergie, là où on l’avait mise, souvent dans des problématiques récurrentes pour nous libérer. Avoir un aspect dysharmonieux n’est pas une fatalité, juste une invitation à changer certains comportements pour avoir des résultats différents. C’est Einstein qui disait cela, je crois.
Merci merci merci de ce rappel de notre conversation! Et merci de m’avoir inspiré ce texte. J’adore ton exemple. Je le trouve très parlant.
Tu es une voyante exceptionnelle.
Cette image de Jésus, j’adore. C’est irrévérencieux, mais je suis sur qu’il y a un fond de vrai. Jésus ne guérissait pas n’importe qui au hasard, mais seulement ceux qui voulaient guérir au très profond de leur âme. On peut avoir besoin de la maladie et de la mort pour évoluer. Mais si on veut changer on doit le désirer.
Alors cette image de JC pointant du doigt en disant « tu peux le faire! » j’adore !!
Comme le signale une personne dans ses commentaires, l’aide reçu il y a trois ans, lui sert à présent. Vivons le moment présent et soyons à l’écoute de notre propre intuition. Observons ce à quoi nous pensons et apprenons à ne pas nourrir cette observation, d’elle même elle disparaitra? Ne pas la juger non plus. Car nous ne sommes pas cette pensée. Acceptons de la recevoir et laissons là partir. Cela chaque jour un tout petit peu, et la bonne habitude se prendra , alors nous verrons que le sauveur c’est nous même, car nous possédons en nous même la réponse à notre question; lorsque nous sommes prêts à l’entendre venant par l’intuition. Il faut parfois se perdre pour se retrouver. C’est bien du désordre que naît l’ordre !!!De l’ordre naît aussi le désordre pour justement savoir « jeter ce qui ne nous sert plus.
Oui, le sauveur c’est nous-même. Merci d’apporter votre éclairage.
Le sauveur est nous même mais on ne peut se sauver seulement si on nous a éclairé avant ou accompagné. C’est ce que j’espère lors d’une consultation même si il n’y a qu’une chose qui a pu mettre ma conscience en éveil. J’ai toujours pensé que l’Astrologie non prévisionnelle permettait de pouvoir comprendre ses blocages et d’apprendre à s’en défaire au lieu de passer 10 ans en psychanalyse. Mais souvent on sent que l’astrologue n’ose dire les choses…Ou peut-être parce que l’on est pas prêt à les entendre. Alors que l’on est venu chercher un éclairage. Et parfois les questions n’arrivent pas à se formuler…Alors la solution est peut-être plusieurs consultations? C’est complexe tout cela…Je ne sais si je suis très claire…
Bonjour Ingrid,
Vous êtes très claire et votre approche est très juste d’après mon expérience. J’ai souvent eu des personnes en consultation qui m’ont dit que l’astro leur avait apporté en quelques séances plus d’éclairage que 10 ans de psy.
Pour autant, sans ce travail de psy avant, est ce que la même personne aurait été prête à comprendre ce que l’astro lui a apporté? Je n’en sais rien.
Oui, plusieurs consultations sont utiles pour arriver à s’éclairer, et même plusieurs types de consultations. Il n’y a pas que l’astro. Chaque discipline a ses intérêts et ses limites. Il est bon d’éclairer sa vie avec plusieurs lanternes. On en fait mieux le tour.
Je comprends bien votre commentaire, Ingrid. Suite à l’article de Tristan et à une petite semaine d’une consultation avec lui !, je me suis un peu affolée: il faut que je trouve des questions…Comme vous, je sais bien que nous avons toutes nos réponses en nous. mais j’ai besoin d’ être guidée éclairée et, aidée à mieux me comprendre à travers mon thème natal qui je pense à un certain impact dans notre façon d’être. Et c’est ces clef que j’attends d’une consultation.
Bonsoir Tristan,
Je viens de vous lire. J’ai lu aussi les commentaires suivants. Et ça m’a laissé un peu perplexe… Je m’interroge.. et je ne comprends pas où vous voulez en venir. Qu’est ce que vous attendez en partageant cet article, cette réflexion ?
Non pas que je ne sois pas d’accord avec ce que vous dites.. mais je n’en vois pas trop l’intérêt.. oups … Bien à vous !
Bonsoir Pia,
Votre réflexion est intéressante. L’intérêt est tout simple. Il est important de communiquer le cadre de l’utilisation de l’astrologie et de le préciser avec des exemples et une position claire. Il est important de le rappeler. En tant qu’astrologue ou accompagnant, si votre cadre n’est pas clairement identifiable et posé, vous vous faites déborder sans cesse, vous êtes vampirisé. En quoi cette position vous dérange ?
Je viens de découvrir cet article. Je suis tout à fait d’accord sur la question de bien définir le cadre, mais cela est valable pour toute les professions d’aide. Une personne en souffrance est dans un tel état de désarroi que la tentation est grande, de la « materner » ou de lui dire « ça va aller, ce n’est pas grave » ou des choses de ce genre là. Il y a à mon avis une autre raison pour laquelle il ne faut pas interpréter à outrance: c’est que nous avons tous tendance à « projeter ». Aucune souffrance ne ressemble à une autre et arriver à entendre la souffrance que l’autre formule, c’est déjà beaucoup…
Nul ne PEUT être un sauveur pour autrui. Refuser ce rôle est une marque de respect.
Cet article, avec cette image du radeau perdu au milieu d’un immense océan me fait penser à Neptune, ou plutôt à la maison 12 quand on insiste pour la vivre en sens inverse. Se retrouver dans le ventre de sa mère et n’avoir besoin de ne rien faire pour être bien, tout est là pour nous, nous ne sommes qu’un, nous ne somme responsable de rien, nous somme porté, nous ne manquons de rien, nul besoin de demander à manger, tout arrive instantanément, nous sommes dans ce ventre, comme dans un océan magique.
Il est vrai que lorsque l’on pense à un voyant, un astrologue, on a une fausse image, une illusion d’un monde tellement magique qu’il nous portera sans que nous n’ayons d’effort à faire vers un bonheur perdu, un bonheur illusoire.
De mon côté, j’ai la mauvaise tendance à vouloir prendre la place du sauveur, et depuis 2ans a finir totalement perdu sur un petit radeau, j’ai fini par comprendre que cette attitude cachait mon envie d’être sauvée… je commence à rattraper un rivage, je me soigne !
Bonjour Chou,
On se soigne tous. Même ceux qui ont l’air les plus sains et équilibrés. Le savoir, être conscient, c’est déjà beaucoup. Cela permet de s’observer et de progresser consciemment. Merci de votre commentaire.
Bonjour!
C’est la première fois que je laisse un commentaire. En vous lisant, je m’y retrouve tout à fait. Cependant, je pense que nos propres peurs nous empêche d’avancer…et le fait d’accepter celles-ci également. Le sauveur? On ne peut hélas sauver tout le monde mais on peut accompagner quelqu’un et faire un bout de route avec lui (même très court). Nous sommes toujours maître de nos vies et libre de choisir de prendre le bon ou le mauvais chemin.
Bonjour Florence et merci de votre commentaire.
Oui bien sûr, on peut accompagner un peu et même beaucoup. Accompagner n’est pas faire le sauveur. C’est assez subtile la frontière entre les deux. Quand on appelle quelqu’un tout le temps pour savoir comment il va, quand on suggère des initiatives pour l’aider et qu’on porte sur les épaules l’énergie de les réaliser, à coup sûr on fait le sauveur. Mais être là quand on a besoin de nous pour écouter, recevoir, entendre, donner sa vision et partager son expérience, je pense que c’est de l’accompagnement.
J’ai longtemps rêver consciemment et inconsciemment rencontrer un sauveur. Un grand Maître. Même peut-être encore maintenant…, confronté à certaines décisions, certains doutes, je me demande si dès fois cela ne me reprend pas.. Que l’on me donne la solution, la clé et la serrure qui va avec.
Et pourtant parfois on sait mais on est pas prêt.
En 2009, une thérapeute insistait à me dire que j’étais dans des relations de manipulation et que je devais m’éloigner si je voulais en sortir. Et je disais, mais c’est pas possible, je peux pas, c’est ma famille… J’ai fini par arrêter d’aller la voir, on tournait en rond.
Si elle savait cette année (3 ans après!!), j’ai pris ce chemin.
Mais je crois aussi que même si il m’a fallu beaucoup de temps et de souffrance, à ce moment la je ne pouvais pas faire autrement, et que par son écoute elle m’a aidé à tenir, et planté quelques graines pour que j’ouvre les yeux…
L’année dernière quand on me disait que la solution c’était de lâcher-prise, j’avais envie de répondre « Et oui, banane, tu crois que je ne le sais pas..!! Mais j’y arrive pas..!! »
Aaah, vous ne faites pas un métier facile..! Confronté à des personnes en souffrance, savoir gérer son empathie, c’est du sport de haut niveau.
Vous n’êtes pas des sauveurs, parfois un peu des maîtres nageurs.
Et souvent, sans rien dire et sans le savoir, vous apportez une aide immense à quelqu’un qui a ce moment là n’en a pas lui-même conscience, peut-être même il en colère contre vous.
Alors je vous dit un immense MERCI !
Oh la, j’ai encore du boulot sur moi-même avant même d’y penser.. J’ai laché sur la culpabilité mais j’ai encore le syndrome du sauveur et un émotionnel à stabiliser.
Je vais de mieux en mieux, mais fichtre diantre ce n’est pas fini..!!
ce texte est tellement juste
pour l’avoir vécu tant qu’on se pense victime, tant qu’on veut pas aller voir, tant qu’on admet pas sa propre peur, son manque, l’autre peut chanter toutes les solutions sur tous les tons rien ne change
et pour être des deux côtés, je confirme que tant que la personne qui vient vous voir ne voit pas le problème et pense tout pouvoir gérer, ça tourne en rond et les mêmes problèmatiques se représentent
Oui, merci Hadda. C’est un autre aspect que je n’ai pas développé, mais c’est comme cela que cela se passe. Il y a des personnes qui croient tout gérer, garde le contrôle sur tout pour se protéger émotionnellement. Et la rien n’avance.