Sociologie du genre et astrologie

L’astrologie traverse les modes, les siècles et les millénaires et s’adapte comme toute connaissance, aux tendances du moment. Sans reconnaissance officielle en tant que domaine du savoir ou science, elle peut être tentée de s’adapter aux courants de pensées pour se légitimer, au risque de perdre son essence. Voici un commentaire auquel j’ai souhaité répondre par un article pour aborder le sujet délicat du genre et de l’astrologie, en prenant le temps de la réflexion. 

En préambule, je tiens à prévenir que le commentaire de Camille  sur l’article de La maison X est très courtois, posé et respectueux et que je n’accepterai pas les réactions épidermiques relatives à ce qu’elle exprime, pas plus qu’à ma réponse. Si vous voulez commenter et que vous êtes énervés, retenez-vous ;-). Voici le commentaire de Camille sur l’article de la maison X dans lequel j’associe cette maison aux héritages paternels.

Bien avant que la théorie du genre ne se développe, il y avait, à propos de l’interprétation de la maison X (la carrière, les titres, le poste que l’on occupe…) et de la maison IV (le foyer, les racines), des controverses sur leur interprétation en tant que maison du père et de la mère. Lorsque que j’étais jeune pratiquant en astrologie, j’ai passé une année environ à questionner les personnes qui venaient me voir en consultation sur leurs ascendants, parents, grands-parents… J’écoutais attentivement les histoires que l’on me racontait et je commençais à remarquer que les lignées masculines et féminines s’accordaient dans leurs énergies avec les signes et éventuellement les astres qui se trouvaient dans les maisons IV et X, la IV évoquant les lignées maternelles-féminines, la X les lignées paternelles-masculines.

J’ai tiré de cette expérience – j’insiste sur le fait que c’est une expérimentation par observation et non une théorie – que ces maisons, quand bien même cela semblerait valider un schéma sociologique traditionnaliste, associent bien les lignées maternelles au foyer et les lignées paternelles à l’énergie de la maison de la carrière.

J’ai théorisé, cette fois, que l’inversion de l’attribution de ces maisons était peut-être liée à une tendance historico-sociologique d’émancipation des femmes, où ce schéma traditionnaliste et ringard n’était plus trop « bancable » ni très vendeur.

Mais faut-il que l’astrologie modifie ses fondements pour coller à une évolution sociologique ? N’y a-t-il pas une forme de subtilité plus grande qui dépasse les conditionnements sans pour autant tenter de tordre des concepts fondamentaux ?

Première remarque : ce n’est pas parce que l’on associe la maison IV aux héritages maternels que cela contraint les femmes au foyer. Toutes les femmes ont une maison X dans leur thème qui évoque leur position sociale et professionnelle par la carrière ou non professionnelle par le statut sociétal.

Deuxième remarque : cette construction n’a aucun rapport avec une question de domination de l’homme sur la femme et inversement. Par exemple, dans le cas où la Lune, qui représente la mère, se trouve en maison X, celle des héritages paternels, j’ai souvent eu l’occasion de remarquer que la mère était dominante.

Ainsi, l’astrologie permet toutes les combinaisons de force, faiblesse, hypersensibilité, froideur, fragilité, puissance, ouverture, fermeture… dans la construction des lignées maternelles et paternelles, sans rapport  avec des projections sociologiques de ce que devraient être ou ne pas être le féminin ou le masculin. Un thème peut marquer un masculin fragile et un féminin fort. Pour autant il n’est pas utile de chercher à inverser les structures du thème pour que cela s’identifie comme tel, ni de vouloir faire système pour renverser les symboliques du féminin et du masculin.

On va maintenant développer les archétypes féminins et masculins en lien avec l’astrologie. L’association du maternel au foyer relie la femme, dans la perception de l’enfant, à la matrice originelle dont il est issu. L’enfant nait et se développe dans une matrice intérieure : le ventre de la mère. Instinctivement le rapport de la mère à l’enfant est construit sur cette caractéristique biologique. La biologie pose un archétype fort que l’on retrouve en astrologie où la maison maternelle est une maison intérieure. Le rapport du père à l’enfant ne vient pas d’une intériorité, mais d’un acte créateur qui est une extériorisation de son énergie par l’éjaculation. C’est une fonction masculine ou paternelle que l’on retrouve dans la symbolique de la maison X, qui est une maison d’extériorisation.

L’être humain n’est pas biologiquement hermaphrodite dans sa sexualité génitrice. Il n’y a pas dans la réalité naturelle une permutation des sexes permettant d’engendrer en tant qu’homme ou femme selon son désir, comme on peut le voir chez les escargots ou dans d’autres espèces animales.

En ce sens, la fonction paternelle chez l’humain est et sera toujours liée à un acte d’extériorisation dans son rapport à la conception qui engendre l’enfant. La fonction maternelle est, elle, liée à un acte de réception et de développement intérieur. Peu importe comment on ressent son identité. On peut essayer de faire des utérus artificiels et les implanter dans un homme ou dans une machine. Cela est artificiel.

L’Astrologie, dans ses fondements archétypaux, reflète une conscience naturelle des fonctions masculine et féminine lors de la conception de l’enfant. Un enfant élevé par des parents de même sexe ne pose pas plus de questions interprétatives qu’un enfant adopté, ou orphelin de père ou de mère ou des deux parents. Les symbolismes des maisons IV et X, ainsi que le Soleil et la Lune nous renseigneront sur les fonctions maternelles et paternelles et sur la personne du père et de la mère, et / ou sur les personnages maternels et paternels de la vie du natif, que les parents naturels aient été connus ou inconnus. Et cela existe depuis des siècles.

Image par Γεώργιος Αραπέκος de Pixabay

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